Coulommes et son histoire

Les premiers habitants de Coulommes par Didier Lebègue

Pour le Moyen Age, rares sont les noms d’habitants de Coulommes parvenus jusqu’à nous. Les plus anciens que l’on puisse citer sont Goiam et Hildrici son époux, qui vivaient dans notre localité dans les années 1150, même s’ils n’en sont pas, à proprement parler, les premiers habitants.

A cette époque, Coulommes fait partie du comté de Champagne et de Brie, tenu en fief, notamment du roi de France, par Henri 1er, comte de Champagne, surnommé le Libéral. Coulommes dépend de sa châtellenie de Meaux.

C’est dans un acte de 1156, par lequel le comte Henri le Libéral, alors en son château de Meaux, donne des serfs aux chanoines de la cathédrale, qu’apparaît le nom de ces personnes.

Goiam et Hildrici sont les noms de ces « coulommois » tels qu’ils sont mentionnés dans ce document. Toutefois, s’agissant d’un acte rédigé en latin, les noms propres eux-mêmes subissent des déclinaisons selon la fonction qu’ils occupent dans la phrase. Ainsi, certaine traduction donne Goia et Hilderic, tandis qu’une autre donne Hildric. De même, Columeriis, qui est le nom de la localité mentionné dans cet acte, est transcrit en Colums par un traducteur et par Columiers par un autre. Il faut noter que c’est dans cet acte de 1156 qu’est mentionnée notre localité pour la première fois dans l’histoire.

Si Goiam est bien une serve, ce n’est pas le comte lui-même qui la donne au Chapitre: il se contente d’approuver le don qu’en a fait précédemment Gauthier de Bernon, un de ses proches. Cet acte précise que Goiam est l’épouse de Hildrici de Columeriis, mais il n’est pas certain que celui-ci soit lui-même un serf. Le mariage entre serfs et non serfs est alors possible sous réserve du paiement d’une taxe, le formariage.

Qui est ce Gauthier de Bernon (cité comme Gauterus de Bernum dans cet acte) et quel rapport a-t-il avec Coulommes?

C’est un chevalier, seigneur de Bernon, aujourd’hui commune du département de l’Aube. C’est sans doute un familier de Thibaud II de Champagne (père d’Henri le Libéral), puisqu’il signe, en qualité de témoin, plusieurs actes du comte entre 1127 et 1154. Mais surtout, il est l’un des 6 témoins, avec notamment Guy, comte de Bar-sur-Seine et Henri, fils du comte Thibaud, lorsque ce dernier rend hommage féodal au duc de Bourgogne en 1143.

Pour avoir donné une serve de Coulommes aux chanoines de Meaux, peut-être Gauthier de Bernon a-t-il été en possession d’un fief à cet endroit. S’il n’intervient pas en personne à cet acte de 1156, c’est sans doute qu’il est décédé. Il n’est plus cité comme témoin des chartes comtales après 1154.

Didier Lebègue