Coulommes et son histoire

Jacques-Marie CAPY, ancien curé de Coulommes, victime des excès de la Révolution par Didier LEBEGUE

Jacques-Marie CAPY naît le 9 novembre 1735 à Meaux, paroisse Saint-Christophe. Il est le fils de Claude-Charles CAPY, maître tonnelier, et Anne-Catherine-Faronne PUISIEUX, mariés le 23 novembre 1733 en l’église Saint-Christophe de Meaux.
Il est le deuxième d’une fraterie de 5 garçons dont trois seront aussi maîtres tonneliers.

 

On ignore précisément ce qu’ont été la formation scolaire et l’éducation religieuse du jeune Jacques-Marie CAPY, mais il a vraisemblablement été préparé à la prêtrise au séminaire de Meaux, fondé en 1645 dans les locaux de l’ancien hôpital Jean ROSE.

On ignore également ce qui porte Jacques-Marie CAPY à cette vocation sacerdotale. On peut seulement supposer qu’il montre de bonnes dispositions intellectuelles pour être admis, et peut-être même incité à poursuivre ses études au-delà de ce que sa condition d’enfant d’artisan devrait lui permettre d’espérer.

Il est ordonné prêtre le 17 décembre 1763 dans la chapelle du séminaire de Meaux.

Saint-Jean-lès-Deux-Jumeaux.

Dès le 24 décembre, veille de Noël, il est reçu par Denis Claudin, curé de Saint-Jean-lès-Deux Jumeaux, pour y exercer en qualité de vicaire. Saint-Jean-Lès-Deux-Jumeaux est une paroisse riche, très étendue, comprenant de nombreux hameaux et populeuse (142 feux au dénombrement de 1759, c’est à dire environ 500 habitants), ce qui justifie qu’un vicaire assiste le curé.

Jacques-Marie CAPY a donc maintenant en charge les âmes des habitants de Saint-Jean, et il doit seconder le curé dans tous les aspects de son action spirituelle. Il est aussi chargé du catéchisme, il visite les malades, il administre les sacrements aux mourants, il participe à la messe dominicale et aux cérémonies importantes. Il officie à l’occasion des baptêmes, mariages et inhumations. En cette première année de sacerdoce, il fait plus que seconder le curé, puisque sur les 50 actes qui figurent dans les registres paroissiaux de Saint-Jean, il officie 43 fois et son curé 7 fois seulement. Il ne s’en plaint sans doute pas puisqu’il perçoit une rétribution, le casuel, pour chacune de ces cérémonies pour lesquelles il officie. En outre une rémunération fixe, la portion congrue, lui est versée par son curé et le chapitre cathédral. Fixée par édit royal à 150 livres, elle  est relevée à 200 livres en 1768. De plus, la fabrique de l’église le rétribue pour les messes qu’il célèbre à l’occasion des anniversaires de décès des paroissiens.

Il reste en relation avec sa famille à Meaux, et participe aux événements qui la touchent. Ainsi, en 1768, il assiste comme témoin au mariage de son cousin Faron Saintin CAPY. et c’est lui qui officie le 24 novembre 1778 pour le mariage de son frère Louis-Denis avec Jeanne JAUVIN en l’église Saint-Christophe.

Vingt ans passent ainsi à Saint-Jean, cohabitation extrêmement longue entre Denis CLAUDIN et Jacques-Marie CAPY, signe d’une bonne entente entre les deux prêtres. Il signe pour la dernière fois un acte de baptême dans le registre paroissial de Saint-Jean, le 9 février 1783.

Coulommes.

Après avoir exercé son ministère pendant 27 ans à Coulommes, le curé Jean Simon MARLIN décède le 1er février 1783. C’est Jacques-Marie CAPY qui est désigné par l’évêque pour lui succéder.

Il accède enfin, à 48 ans, au statut de curé.

Le premier acte qu’il signe dans le registre paroissial de Coulommes est le baptême, le 17 février 1783, d’Adélaïde, fille d’André LE MAIRE, clerc paroissial et de Marie Marguerite MÉNAGER son épouse.

Coulommes n’est pas une paroisse aussi vaste, aussi peuplée et aussi prestigieuse que Saint-Jean-lès-Deux-Jumeaux. Paroisse rurale et agricole, sans aucun hameau ou écart, d’une superficie de 780 arpents, elle compte 84 feux, c’est-à-dire environ 300 habitants en 1779, dont quelques laboureurs, mais aussi de très nombreux vignerons. Le seigneur en est Antoine-François BOULA de Montgodefroy, aussi seigneur de Quincy, et propriétaire de la grande ferme qui domine à la fois le centre du village et sa vie sociale et économique.

La cure possède 16 parcelles (12,56 ha) dont la location rapporte 360 livres au curé. En outre, le locataire lui doit la jouissance de la luzerne d’une parcelle de 5 arpents (notre curé possède donc un cheval) et doit lui charrier tout le bois de chauffage dont il aura besoin. Ces deux dernières prestations estimées ensemble à 68 livres, c’est un revenu de 428 livres qui est ainsi assuré à Jacques-Marie CAPY.

Par ailleurs, il reçoit un tiers des dîmes de la paroisse (1.000 livres environ), dont le reste va au chapitre cathédral et à l’Hôtel Dieu de Meaux. En 1790, notre curé déclare avoir un revenu de 1.593 livres 93 sous.

Jacques-Marie CAPY habite le presbytère qui se trouve face à l’église. Il est récent, construit en 1729 à l’initiative et des deniers d’Alexis THURET, curé de Coulommes de 1727 à 1756. La vente de ce presbytère, en 1796, en donne la description:

«premièrement au principal corps de logis, composé d’un vestibule dans lequel se trouve escalier, à droite une salle à cheminée, à gauche une autre salle aussi à cheminée, attenant une cuisine, un four qui est par dehors; au premier étage trois pièces dont deux à feu et un cabinet; au-dessus deux greniers couverts en tuiles.

2è. attenant une grange de deux petites travées couverte en tuile dans laquelle il y a une écurie et un cellier.

3è. en retour un petit colombier aussi couvert en tuile avec toit à porc dessous.

4è. attenant au colombier un hangar couvert en paille.

5è. une cour dans laquelle est un cabinet d’aisance couvert en tuile.

6è. un jardin potager garni d’arbres en espalier.»

Hormis le fait qu’il est un des notables de la paroisse avec le notaire, le fermier de la ferme seigneuriale et les plus importants laboureurs, on ne sait rien de sa vie sociale et de ses relations avec ses paroissiens. Tout juste peut-on relever, par l’examen des registres paroissiaux, que pendant toute la durée de son ministère à Coulommes, il ne figure qu’une fois comme parrain, en décembre 1786, de Marie-Nicolas, fils d’Etienne JOURDIN, laboureur.

La Révolution.

Aucune archive publique ou privée ne permet de connaître l’opinion de Jacques-Marie CAPY et de ses paroissiens de Coulommes sur les événements politiques de 1788 et du début de 1789. On n’a pas connaissance de cahiers de doléances pour Coulommes, soit qu’ils n’aient pas été conservés, soit qu’il n’en ait pas été rédigé.

Rapidement, la révolution a des conséquences matérielles pour notre curé. Dans la nuit du 4 août 1789, l’abolition des privilèges par l’Assemblée Nationale Constituante, entraîne la suppression de la dîme et du casuel. Le 2 novembre 1789, l’Assemblée décrète que «les biens du clergé sont mis à la disposition de la Nation». A Coulommes, cela concerne l’église Saint-Laurent, qui devient édifice communal, mais aussi les biens fonciers de la cure (les terres et le presbytère), ceux de la fabrique (les terres et la maison d’école), et les terres des établissements religieux qui sont propriétaires sur la paroisse.

Le 14 décembre 1789, une loi municipale institue les communes, administrées par un corps municipal élu. A Coulommes, l’élection de la municipalité interviendra le 14 février 1790. Dorénavant, les réunions du conseil général de la commune se tiendront dans l’église Saint Laurent.

La Constitution civile du clergé.

Le 12 juillet 1790, l’Assemblée vote la loi sur la Constitution civile du clergé qui, en particulier, réforme l’organisation territoriale de l’Eglise et le mode de désignation de ses ministres: dorénavant, les limites du diocèse se confondent avec celles du département, et évêques comme curés sont désignés par élection et deviennent fonctionnaires publics rétribués par l’Etat.

Comme on peut s’y attendre, le pape et une majorité de l’épiscopat français manifestent une franche opposition à la Constitution civile du clergé. L’évêque de Meaux, signe et publie avec 118 de ses confrères un manifeste qui souligne l’incompétence de l’Assemblée constituante en matière spirituelle.

Le 6 février 1791, à l’issue de la messe paroissiale, conformément au décret d’application de la Constitution civile du clergé, Jacques-Marie CAPY se présente devant le conseil municipal de Coulommes en vue de prêter le serment à la Constitution: «Je n’ai jamais craint ni hésité de faire le serment qu’elle (l’Assemblée nationale) exigeait de moi, aussi, plein de confiance, de respect et de soumission pour ces décrets, je jure de veiller avec soin sur les fidèles qui me sont ou me seront confiés par l’Eglise, d’être fidèle à la Nation, à la loi et au roi, de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée et sanctionnée par le roi, en tout ce qui est de l’ordre politique, excepté par conséquent formellement les objets qui dépendent essentiellement de l’autorité spirituelle».

Si notre curé a bien repris le texte du serment exigé par l’Assemblée (en gras ci-dessus), il l’introduit par une formule d’apparente soumission mais le conclut par une restriction excluant toute immixtion du pouvoir civil dans les affaires spirituelles, et sans doute inspirée par la lettre des évêques évoquée plus haut. Il enfreint ainsi les dispositions d’un décret de l’Assemblée nationale qui prescrit que ce serment soit prêté purement et simplement, sans aucun préambule, explication ou restriction.

Sur les 761 prêtres que compte le nouveau diocèse, 239 refuseront de prêter ce serment ou, comme le curé CAPY, le prêteront avec restriction, et seront déclarés démissionnaires. On les qualifie de réfractaires ou insermentés.

Le 27 mai 1791, le Directoire du département ordonne le remplacement des curés réfractaires, qui, dès lors, en perdant leur cure et leur charge, vont également perdre le logement qui leur est attaché. Toutefois, le droit à une pension leur est reconnu. A Coulommes, c’est Elie-Nicolas DORIVAL qui est désigné le 12 juillet pour remplacer Jacques-Marie CAPY. Celui-ci quitte donc la paroisse.

Retour à Meaux.

Aucune archive ne permet de savoir ce que fait Jacques-Marie CAPY entre son départ de Coulommes en juillet 1791 et son arrestation en août 1792 à Meaux. Rien n’indique qu’il regagne Meaux, mais c’est probable, et c’est là qu’il sera arrêté. Maintenant dépourvu de fonction et de toit, il se tourne certainement vers sa famille. Au moins un de ses frères et un neveu sont toujours tonneliers à Meaux. Outre le soutien matériel et affectif des siens, il a pu venir y chercher le secours moral et spirituel de ses anciens confrères, une partie du clergé réfractaire de la ville et des alentours étant demeurée sur place.

Montée des crispations religieuses.

L’ancien évêque de Meaux, Camille de POLIGNAC a quitté la ville, mais il affirme ne pas avoir renoncé à ses fonctions. Il considère l’élection de Pierre THUIN au titre de «soi-disant évêque de Seine-et-Marne» comme nulle. Il se considère comme l’évêque légitime du diocèse et, à ce titre, il continue de diffuser des instructions aux curés ayant refusé le serment, ainsi qu’aux fidèles..

Troubles politiques et tension internationale.

La tentative de fuite, en juin 1791, de la famille royale et son arrestation à Varennes accréditent l’idée que le roi a voulu prendre la tête d’une contre-révolution avec l’appui de la noblesse émigrée et des puissances étrangères. L’Assemblée décrète la suspension du roi. L’idée de l’abolition de la monarchie constitutionnelle et de l’institution d’une république commence à faire son chemin.

Les souverains étrangers, et en particulier Léopold II, empereur d’Autriche et frère de la reine Marie-Antoinette, redoutent la contamination des idées révolutionnaires à leurs états. Léopold s’allie au roi de Prusse en février 1792. La noblesse émigrée, réfugiée notamment dans les principautés allemandes, espère rétablir ses privilèges par la force. Louis XVI voit dans une éventuelle intervention militaire étrangère la possibilité de restaurer son pouvoir absolu dans le royaume. Les plus radicaux des membres de l’Assemblée, à l’instar des sociétés populaires, sont favorables à la guerre.

Nouvelles pressions sur le clergé.

Le 27 mai 1792, les directoires départementaux obtiennent de l’Assemblée l’autorisation de déporter les prêtres réfractaires. Le 14 août, les prêtres, qu’ils soient constitutionnels ou réfractaires, doivent prêter un nouveau serment: « Je jure d’être fidèle à la nation et de maintenir la liberté et l’égalité ou de mourir en les défendant». Le 21 août, le conseil municipal de Meaux décide que, jusqu’à ce que la Convention ait rétabli le calme et la tranquillité publique, il ne sera plus accordé de passeports aux prêtres insermentés et réfractaires qui refuseront de prêter le serment civique. S’ils prêtent ce serment il ne leur sera délivré un passeport que du consentement du bureau permanent du Conseil général.

La patrie en danger.

L’entrée en guerre de la Prusse aux côtés de l’Autriche conduit l’Assemblée à proclamer «la patrie en danger» le 11 juillet. Le lendemain, l’Assemblée décrète la levée de plus de 85.000 volontaires pour compléter l’armée. Le 10 août, une insurrection éclate à Paris à l’instigation de la nouvelle Commune révolutionnaire, et attaque le palais des Tuileries. La famille royale se réfugie à l’Assemblée dont les membres votent la suspension du roi.

Le 19 août, autrichiens et prussiens pénètrent en France avec l’armée des émigrés. Longwy est prise le 23 août, Verdun le 29, tandis que Thionville et Lille sont bombardées.

Arrestations et emprisonnements à Meaux.

Entre le 23 et le 27 août, six prêtres réfractaires sont arrêtés par des « citoyens »: un ancien curé de Quincy et de Saint-Nicolas de Meaux, un  ancien chapelain de la cathédrale de Meaux, un ancien vicaire de Quincy et curé de Ségy, un ancien curé de Villiers sur Morin, un ancien vicaire de Saint-Nicolas de Meaux et chapelain de l’Hôpital et un ancien curé d’Hautefeuile. Tous réfutent les accusations d’avoir «excité et fomenté des troubles en la ville de Meaux, mais  ils sont incarcérés, tant par mesure de police, que pour «pour la plus grande sécurité de leurs personnes». Ils sont conduits à la prison établie dans l’ancien château des comtes de Champagne et attenante au tribunal et à la mairie.

 

Jacques-Marie CAPY est arrêté le 30 août 1792:

«A été amené devant nous, Jacques-Marie CAPY, prêtre, cy-devant curé de la paroisse de Coulommes, par une foule de citoyens; l’un d’eux, prenant la parole, a dit que non seulement il avait refusé de prêter son serment, mais que depuis qu’il avait quitté sa cure, il était constamment connu, pour avoir cherché à exciter du trouble dans cette ville sous prétexte de religion, avoir affiché ouvertement l’esprit de parti, diffamé les opérations des représentants du peuple.

Et après que ces faits ont été niés par le sieur CAPY, nous lui avons demandé s’il était dans l’intention de prêter le nouveau serment décrété par l’Assemblée nationale;

A répondu que non.

Sur quoi délibérant, ouï le procureur de la Commune, nous disons que le sieur CAPY refusant de prêter le serment nouveau sera mis provisoirement en état d’arrestation et conduit à la maison d’arrêt.»

Jacques-Marie CAPY rejoint donc ses anciens confrères à l’infirmerie de la prison.

Les massacres de septembre 1792 à Paris.

A Paris, naît une rumeur de complot contre-révolutionnaire, fomenté au sein des prisons par les royalistes arrêtés lors des événements du 10 août, et par des prêtres réfractaires, leurs codétenus. Cette psychose est alimentée par la campagne militaire austro-prussienne.

C’est dans cette atmosphère que les sections révolutionnaires parisiennes («Nous marchons à l’ennemi, mais nous ne laisserons pas derrière nous ces brigands pour égorger nos enfants et nos femmes»), votent la mise à mort des « conspirateurs ». Dans l’après-midi du 2 septembre, à la prison de l’Abbaye, 19 prêtres, jugés sommairement, sont exécutés séance tenante à coups de piques et de baïonnettes. Quelques heures plus tard, 115 prêtres sont exécutés de la même manière à la prison des Carmes. Les massacres se poursuivent ainsi les 2, 3 et 4 septembre dans les dépôts et les prisons de Paris, et font de 1.000 à 1.400 victimes, tant prêtres et aristocrates que prisonniers de droit commun.

La fureur gagne Meaux.

L’atmosphère déjà délétère parmi la population de Meaux depuis les arrestations de prêtres, devient explosive avec l’arrivée, le 4 septembre d’une division de gendarmerie en route vers la frontière, et dont certains membres semblent avoir participé aux tueries de Paris.

Les esprits s’échauffent et une foule composée d’habitants, de gendarmes et de certains membres de la garde nationale de Meaux, après avoir menacé des élus de la municipalité et des représentants du district, investissent la prison et finissent par en forcer les portes.

Le massacre.

La tension et l’excitation continuent de monter. Bientôt des émeutiers s’emparent des clefs de la prison, libèrent sept prisonniers de droit commun et investissent l’infirmerie. Ils contraignent les prêtres à gagner la cour du château où s’est amassée une foule de plus de 600 personnes, gendarmes, miliciens, ouvriers, bourgeois, derrière un cordon de gardes nationaux. Le premier prêtre à paraître est l’abbé DUCHESNE, ancien curé de Quincy. Un maçon, lui plante une pique dans le cou, avant que d’autres ne l’achèvent à coups de sabre, de bâton et de couteau.

L’abbé CAPY est à son tour poussé dans la cour. Il tente de s’élancer à travers le cordon de gardes, mais un porte-sac du Marché l’arrête d’un coup de sabre. Un autre lui transperce la poitrine de sa pique puis quatre autres émeutiers s’acharnent sur lui à coups de sabres et de piques. Les cinq autres prêtres sont à leur tour massacrés les uns après les autres, y compris l’abbé MEIGNEN, pourtant malade.

Inexplicablement, alors qu’ils en avaient libéré sept aux premières heures de l’émeute, les massacreurs tuent sept autres prisonniers de droit commun.

Epilogue.

Après que certains d’entre eux eurent décapité deux des prêtres massacrés, la foule promène leurs têtes au bout de piques dans les rues de Meaux. Le 5 septembre, tandis que les dépouilles des prêtres sont inhumées dans un petit jardin proche du Vieux Chapitre, la division de gendarmerie reprend la route d’Allemagne. Le 20 septembre, elle prendra part à la bataille de Valmy qui verra la première victoire des armées de la République.

Les événements qui secouent le pays entre la chute du roi le 10 août et ces massacres de septembre 1792, tant à Paris qu’à Meaux, préfigurent la Terreur révolutionnaire qui écrasera la France de l’été 1793 à l’été 1794.

Après plusieurs renversements de situation, un procès établit la culpabilité d’une douzaine de massacreurs de Meaux. Six d’entre eux ne purent être retrouvés, l’un mourut en prison, un autre fut condamné à 20 ans de fers et quatre furent guillotinés le 1er juin 1796 à Melun.

Didier Lebègue.